Vous allez me dire : « Qu’est-ce que les tendances sociologiques peuvent avoir en commun avec ce virus qui nous confine depuis quelques semaines? ». Sous nos yeux, nous avons un excellent exemple de diffusion des tendances. La propagation de ce virus suit drôlement les mêmes comportements d’une tendance sociologique; un parallèle frappant entre les similitudes de la diffusion dudit virus et des tendances sociologiques. La contagion sociale et la contagion biologique ont plusieurs ressemblances, une de celles-ci vient du fait que les deux partent du comportement humain.
On dit que quelque chose devient viral, lorsqu'il impacte un grand nombre de personnes. On pense aux vidéos sur les réseaux sociaux et aux campagnes telles que #Metoo et #BlackLivesMatter. Ces mouvements viraux sont en fait insérés dans une culture populaire et font écho aux tendances actuelles. Les mots viral et virus sont très similaires. En effet, l’étymologie du mot viral vient de la déclinaison de virus auquel on ajoute le suffixe ‘al’. Un mouvement viral se diffuse dans la société sans contrôle. Diffusion mondiale Le virus a suivi le trajet typique des tendances comme on a pu les apercevoir dans les dernières années. Plusieurs pensent à tort que l’Europe est le seul diffuseur et créateur de tendances spécialement dans le monde de la mode. Dans les dernières décennies, l’engouement et les défilés nous ont prouvé le contraire. La Chine a un très grand impact sur les tendances vues dans la société occidentale. La culture chinoise est porteuse d’innovation et a dernièrement diffusé plusieurs nouveautés dans l’industrie de la beauté, de la mode et des technologies. Dans le cas présent, ce n’est pas différent, l’épicentre du virus étant en Chine et en Corée. La tendance, dans la société mondialisée actuelle, se propage de part et d’autre sur la planète, voyageant doucement ainsi pour poser son influence. L’innovation, ou virus, a été repérée en Asie et a été diffusée en Europe pour finalement atteindre l’Amérique du Nord. Le virus a également fait son chemin en évitant jusqu’à ce jour la majorité de l'Afrique. Cette déviation rappelle d’autres modèles de diffusion des nouvelles tendances et innovations qui mettent de côté cette partie du monde. Acte social On me demande souvent comment les tendances se créent. Elles se développent au sein d’une infime partie de la société et sont ensuite diffusées à une plus grande échelle. Des éléments extérieurs peuvent augmenter ou diminuer sa portée. Une nouvelle tendance est vue et adoptée par quelqu’un qui, à son tour, partagera cette innovation avec son réseau. C’est ainsi qu’il y aura propagation d’un virus ou dans ce cas-ci d’une tendance. La distanciation sociale en vogue nous donne une bonne idée de comment freiner la transmission d’un virus en bloquant l’acte social en personne. La tendance, ici comparée au virus, ne deviendrait donc pas signifiante si elle n’était pas diffusée et adoptée par une majorité de personnes. La seule transmission de tendances qui se fait présentement, si elle n’est pas propagée dans les rues, se fait en mode digital entre autres par l’entremise des réseaux sociaux. Aucune chance de contracter le virus en virtuel, toutefois, les tendances esthétiques y passent. La courbe « Aplanir la courbe » doit bien être la phrase que nous ne pouvons plus entendre. Par contre, celle-ci a de grandes ressemblances avec la courbe utilisée pour les tendances. Pour la diffusion des tendances, il existe la courbe d’adoption de l’innovation d’Everett Rogers qui constitue un des principes de base de la diffusion des tendances. Cette courbe en forme de cloche montre que l’élan montant. Le virus se comporte exactement comme une tendance. Il débute dans un petit lot de personnes (mouvement niché) et se répand peu à peu pour atteindre un plus grand nombre de personnes. Si on met les termes adaptés sur cette diffusion, on peut dire que le patient zéro est un innovateur et que les gens rapidement infectés après lui sont ce qu’on appelle des early adopters. Ainsi de suite, d’innovateurs à retardataires. Chaque tendance passe au travers des phases de développement : l’incubation, la croissance menant à maturité et enfin le déclin. L’incubation, ça ne vous rappelle pas un certain terme médical? Les phases de développement peuvent être rapprochées ou distancées. C’est ce qu’on appelle la longévité d’une tendance. Il existe quatre types de tendances: flash, court-terme, long-terme et classique. P.S. Cet article n’a pas pour objectif de diminuer les mesures ou l’impact des pertes humaines de ce virus, mais à pour but de démocratiser l’apprentissage des concepts de diffusion des tendances avec respect. J’ai démarré ma réflexion en pensent aux tendances sociologiques comme centre et faisant les parallèles avec le virus, mais dernièrement des scientifiques ont fait l’inverse (la contre-tendance/ counter trend). Ils ont découvert encore plus de similitudes entre les tendances sociologiques et les pandémies que celles illustrées dans cet article: à lire
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